Alors que l’abattage d’arbres au pied de la tour Eiffel fait scandale, c’est près de cinquante hêtres, marronniers, tilleuls âgés de plusieurs décennies et hauts d’au moins quinze mètres, qui ont été arrachés depuis l’automne par la Ville de Paris, dans le cadre du projet d’aménagement de l’ancien Hôpital Saint-Vincent de Paul. Aucun diagnostic phytosanitaire n’a justifié ce qui, en ces temps d’urgence climatique, relève d’une aberration. Mais la Mairie a pu agir en toute impunité parce que ces arbres étaient cachés (par le parc du monastère de la Visitation à l’Est, la Fondation Cartier à l’Ouest, les immeubles de la rue Boissonade au Nord et les murs de l’avenue Denfert-Rochereau au Sud). Des rues alentours, personne ne pouvait les deviner.
La maire de Paris se targue de protéger la nature. Il y a sept ans, à peine propriétaire du terrain, l’administration avait abattu un platane bicentenaires tout en se rengorgeant de l’éco-quartier – les mots, déjà, avaient bon dos – qui allait être construit. Le 19 juillet 2021, lors d’une réunion qui s’est tenue sur le site, PEtMA, l’aménageur mandaté par la mairie a justifié que des arbres seraient coupés pour « aménager plus d’espaces verts » (sic). Une centaine devrait être replantée.